Autour du Japon (1)
29 Septembre au 13 octobre 2011
Le céladon est un émail prestigieux qui visait à reproduire les qualités visuelles du jade dans la Chine Ancienne. Apparu fortuitement dès le XV^ème siècle, il a été immédiatement apprécié car il permet, lorsqu’on l’étale en multiples couches sur de la porcelaine ou du grès, après des cuissons successives à haute température, d’imperméabiliser parfaitement les contenants d’usage. Ses teintes très variées, allant du vert glacier au vert olive en passant par le turquoise, sont dues à l’oxyde de fer qu’il contient. Le céladon a connu un succès particulier au Japon, dans tout l’Orient et jusqu’en Europe. De nos jours, il inspire toujours autant les céramistes
Pour la première fois réunis au 19Paul Fort, trois parmi les meilleurs artistes français actuels dans ce domaine – Claude Champy, Jean-François Fouilhoux et Agathe Larpent – donnent libre cours à leur fascination pour cette matière. Ils ont conçu spécialement pour cette exposition une série de contenants sculpturaux jouant avec maestria sur les notions d’inflexion et de mouvement, de brutalité et de raffinement… Autant de qualités qui permettraient sans doute de redéfinir les bases d’un art baroque contemporain. Par leur recherche intellectuelle ou technique, chacun d’entre eux exprime une jubilation particulière à « bousculer » la terre et à magnifier ce mystérieux et difficile céladon, d’une manière bien éloignée de l’univers classique de sa pratique millénaire. *
Jörg Gessner
C’est lors d’un séjour au Japon que le designer allemand Jörg Gessner rencontre Yoshinao Sugihara. Celui-ci est un descendant de 10e génération de Hanshirou Sugihara, le fondateur de la vénérable fabrique de washi (papier). De cette amitié professionnelle entre Yörg, le designer, et de Yoshinao, l’artisan, sont nées des collections de papier aux textures originales car à l’apparence de pierre naturelle, de terre cuite ou de marbre. Le washi est travaillé de façon spécifique avec des traitements d’encre et de laque dans une adéquation, tandis que la décoration intérieure est plutôt de goût européen, contemporaine et raffinée.
Koho Mori-Newton
La première question qui se pose devant l’œuvre de Koho Mori-Newton, est de savoir comment une surface avec des marques, des souillures, des tâches, peut se transformer soudainement en unité picturale, en image cohérente? A partir de traces ou de tâches d’encre arbitraires, sur du papier ou de la soie, se forme soudainement et d’une façon que ne peut être que partiellement délibérée, un ensemble esthétique. En un clin d’œil, les traces d’une main, les tâches, les effets d’égouttement se rassemblent avec une cohérence esthétique qui, clairement délimitée par le cadre ou par les bords physiques de la surface, l’isole distinctement de ses alentours.
Jeremy Stigter – » 36 vues du Japon »
« Les photos japonaises de Jeremy Stigler exposent un univers grave, où la fragilité de toute personne est décelable par un regard, une main, un mur, une posture, une tasse, un contre-jour, qui permet au corps de se délier et de disposer d’une autre intensité. »