De g. à d. : Neil Adcock, Cyril Dessirier, François Sagnes
« Pacific Touch »
Un voyage aux îles lointaines
mercredi 13 au dimanche 31 mars 2019
L’île de Pâques avec François SAGNES (photographe).
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La Nouvelle Zélande avec :
• des artistes Maori créateurs de bijoux (Alan PRESTON, Neil ADCOCK, Rowan PANTHER)
• un spécialiste du Punamu (Dean MAJORIBANKS)
• des expertes en tissage (Jill FLEMING, Te Atiawa RIRINUI, Tangimoe CLAY, Teresa Murray)
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Les îles Niue, Tonga, Fiji ,Samoa, sont représentées par les tapas des créatrices : Cora-Allan WICKLIFFE, Tui Emma GILLIES and Sulieti Fieme’a BURROWS, Joana MONOLAGI
Les objets de la collection de Cyril DESSIRIER proviennent de Nouvelle-Guinée (Asmat, Sépik), des îles Trobriands, du Vanuatu, des Îles Salomon.
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Notes de Fançois Sagnes sur le travail photographique effectué à l’île de Pâques : C’est à l’occasion d’un séjour en Polynésie de 1983 à 1986 que je me suis rendu une première fois à l’île de Pâques, par curiosité. A l’origine de ce voyage, il y avait de multiples incitations sourdes : La statue de La Pérouse, les canons et les ancres rapportés de Vanikoro qui se trouvaient sur mon chemin de l’école dans ma jeunesse à Albi, des études avec Jean Laude sur la réception des arts primitifs aux débuts du 20e siècle, la lecture d’Alfred Métraux, l’engagement dans lequel j’étais déjà d’un travail en photographie dans des lieux habités par la sculpture, autant qu’une aversion profonde pour l’exploitation des dits “mystères de l’île de Pâques“ et des prétentions des “aventuriers “, etc. Dès les premiers moments, j’ai été saisi par l’écart immense qu’il y avait entre toutes les images dont notre imaginaire avait été rempli et la réalité que je voyais vivre sous mes yeux, les dimensions de l’espace et des sculptures dans leur espace, le paysage et la vie. Je me suis donc déterminé à mettre en forme un ensemble de photographies qui rende au plus juste la mesure de ce que je percevais. D’autant plus qu’à cette époque rien n’avait été fait comme publication sérieuse sur l’île de Pâques à l’exception des études d’Alfred Métraux et de Stéphane Chauvet, très pauvres toutes deux en images des lieux.
Une série de photographies a été nourrie de mes premières perceptions faites lors de ce séjour initial en juillet 1984, puis de plus longs séjours renouvelés pour construire et approfondir mon approche en 1984, 1985 et 1986.
Trente années après, ces images sont devenues des documents d’un lieu dont la vie et les espaces ont été totalement bouleversés par le devenir du monde.
Photographies réalisées à la chambre sur trépied. Non pas pour la virtuosité d’une haute définition, ni pour une soi-disant “objectivité“, ni pour une posture à l’imitation des premiers photographes voyageurs, mais pour ce que le lent travail photographique à la chambre oblige à s’arrêter, à prendre le temps de regarder et de penser avant de faire une image. Travail dans le temps et non captations d’instants.
Traitement en noir et blanc pour s’abstraire d’une couleur qui peut sembler faire plus effet de réel alors que, au contraire, elle peut tendre à voiler de fausses séductions le regard. Travail en noir et blanc qui me permet une réflexion sur l’image plus proche des problématiques du dessin et de la gravure, jusque dans les tirages que j’en réalise, pour chercher à atteindre l’essentiel.
Composition centrée sur l’horizon, à la hauteur de la ligne d’un océan qui fait partout repère. Cadrages au niveau de l’horizontale pour contrer tous les effets grandiloquents de contre-plongées.
Développement d’une série d’une centaine de photographies qui construise un tout, à parcourir dans le cheminement de la géographie des lieux.
Tirages de formats modestes qui invitent à une attention plus pénétrante de l’image et qui permettent de s’y laisser absorber quand les grands formats affichent et produisent des effets de surface.
Toutes rigueurs de construction pour rendre compte d’un temps sans date et laisser apparaître, sans mots ni artifices, les choses, les matières, les lumières, l’espace et le temps.
À l’écart des rêveries post-romantiques et des effets d’auteur, tentative d’approche du monde par une poétique qui tente de renouer avec des profondeurs dans lesquelles nous sommes enracinés.