COSTA Mario –


Mario COSTA

Batteur, compositeur

Originaire du Portugal.
La presse musicale est unanime pour affirmer que Mário Costa est devenu, en quelques années seulement, l’un des batteurs les plus importants de la scène jazz européenne.Basé à Porto, le batteur et compositeur Mário Costa est l’un des plus remarqués musiciens de la jeune génération.
Le succès du projet OXY PATINA (avec Marc Ducret et Benoît Delbecq, sorti chez Clean Feed). et sa continuité maintenant avec Cuong Vu, Benoit Delbecq et Bruno Chevillon se confirme et conforte le musicien portugais, Mario Costa en tant que compositeur original. Un succès déjà obtenu lorsque Costa s’est fait remarquer dans le projet « SFUMATO» mené par Émile Parisien, aux côtés des vétérans Michel Portal, Joachim Kuhn et Wynton Marsalis. Aussi lorsqu’il a collaboré avec Andy Sheppard dans le quatuor de saxophonistes et, dans le temps, lorsqu’il a enregistré « Nebulosa » avec Hugo Carvalhais/Tim Berne, reçu avec une mention spéciale l’enthousiasme dans le monde entier par les journalistes et les critiques. Dans ce même domaine musical, sa réussite personnelle est aussi associée auxréalisations internationales de jazz portugais, collaboration avec divers musiciens de différentes générations, de João Mortágua ou Hugo Carvalhais à Carlos Bica ou Mário Laginha.
Mais la renommée de Mário Costa transcende le jazz : son travail avec des chanteuses/chanteurs de fado portugais écrivains Miguel Araújo, António Zambujo et Ana Moura l’a mené dans des lieux comme Carnegie Hall NYC, l’Opéra de Sidney, l’Orchestre philharmonique de Berlin, Barbican Centre (Royaume-Uni), Elbphilharmonie, SFJAZZ Center (USA) parmi tant d’autres. Et ce nouveau quatuor promet encore bien plus !
En ce début d’année 2023, Mário publie donc son deuxième projet personnel en quartet Intitulé CHROMOSOME, ce nouveau projet porte un nom exprimant l’écriture fine et sur mesure de Costa, une écriture qui s’est penchée de près sur l’ADN musical de chacun des musiciens du projet. Si l’on garde à l’esprit que la trompette de Cuong Vu se retrouve dans les projets de Bill Frisell, Pat Metheny, David Bowie ou Laurie Anderson, que la contrebasse de Bruno Chevillon est une habituée des groupes menés par Louis Sclavis, Michel Portal ou Daniel Humair, et que le piano de Benoît Delbecq a trouvé une place de choix dans l’univers d’artistes internationaux comme Evan Parker, Mark Turner, Steve Argüelles ou encore Mary Halvorson, on peut se faire une idée du rassemblement musical qui a lieu ici. Mais ce n’ est qu’une pâle idée finalement, car la musique qui naît ici de ces quatre personnalités brillantes est plus vaste encore que la somme de ses parties, car chaque morceau que Mário Costa offre à ses complices est un tapis rouge qui fait virevolter dans l’instant une complicité musicale comme miraculeuse.
Mário Costa Chromosome CD chez Clean Feed 2023, parution le 23 février 2023.

Entretien avec Citizen Jazz :

Le batteur portugais, surtout connu en France pour sa participation au quintet d’Émile Parisien, parle de ses influences musicales, de ses projets et de son nouveau disque en trio avec Benoit Delbecq et Marc Ducret.

– Pensez-vous qu’il existe un jazz portugais ? Ou est-ce seulement une composante de la scène jazz européenne ?
Jusqu’en 1974, alors que le jazz se développe en Europe et que la musique improvisée gagne de plus en plus d’adeptes, le Portugal vit sous la dictature de Salazar qui impose un blocus des formes artistiques étrangères. À noter que le premier disque de jazz portugais n’est sorti qu’en 1976 par le saxophoniste Rão Kyao. Quand j’écoute des disques de jazz de musiciens comme António Pinho Vargas, João Paulo Esteves da Silva, Mário Laginha ou Carlos Bica, je reconnais une « mélodie portugaise », peut-être influencée par des compositeurs comme Zeca Afonso ou Luis de Freitas Branco, qui à leur tour ont été influencés par la musique folk et traditionnelle des différentes zones du Portugal.
Donc, sans aucun doute, je peux répondre « Oui » à votre question. Mais si vous me demandez si ce jazz a une pertinence ou une signification singulière dans le contexte européen et s’il est exporté ? Alors la réponse est « Non ».
Dans ma génération, il n’y a pas de lien avec les racines de notre musique traditionnelle. Aujourd’hui, nous faisons de la musique plus mondialisée, principalement influencée par ce qui se crée dans d’autres pays. Internet permet à tout de se développer en même temps, dans la même direction et dans toutes les parties du monde.
– En parlant de Salazar, avez-vous une culture politique forte ? Est-ce quelque chose (histoire, politique…) qui vous inspire ?
Je n’ai pas d’antécédents politiques solides, mais je me suis davantage impliqué dans les aspects politiques. Ces dernières années, j’ai réalisé que la « machine » est rodée et que l’opinion des gens n’est d’aucune utilité. J’ai donc choisi de décider de ma propre politique et de mon propre mode de vie. Cela fonctionne et je suis beaucoup plus heureux ainsi.
En ce qui concerne Salazar, la dictature a pris fin il y a seulement 44 ans, donc tout le monde a des membres de sa famille impliqués et les Portugais ont vécu une grande partie de leur vie dans ce régime politique. Indirectement, tout le monde au Portugal est impliqué là-dedans ! Mais l’histoire et la politique ne m’inspirent pas en ce moment. J’utilise les souvenirs des gens que j’aime pour m’inspirer… pour écrire et pour jouer.
– Jouez-vous plus souvent au Portugal ou ailleurs ?
Comme la plupart de mes concerts se déroulent en dehors de mon pays, je peux heureusement dire que je suis un « musicien international ». Ceci est dû au fait d’être dans le quintette d’Émile Parisien – Sfumato qui joue principalement en France et aussi d’accompagner la plus grande représentante de la musique portugaise actuelle – la fadista Ana Moura. Avec eux, je me produis dans certaines des salles les plus prestigieuses du monde, telles que le Carnegie Hall (NYC), l’Opéra de Sydney, le Barbican Center (Royaume-Uni), le Town Hall (NYC), le SFJAZZ Center (USA), le Royal Opera House Muscat (Sultanat d’Oman), etc.
– Quelles sont vos principales références parmi les musiciens portugais ?
Hugo Carvalhais est le musicien portugais qui m’a le plus influencé. Il m’a fait découvrir le monde de l’improvisation et de la « musique ouverte », m’a montré plusieurs CD de différents types de musique que je n’avais jamais entendus et m’a appris à considérer la musique comme un art.
J’aime beaucoup Bernardo Sassetti et toutes ses atmosphères musicales. Ascent, Alice et Nocturno sont sans doute les disques portugais que j’ai le plus entendus. Parce que j’ai commencé à les voir en concert au festival de jazz de ma ville natale et qu’ils étaient très inspirants, mes plus grandes influences à la batterie sont : Alexandre Frazão, Mário Barreiros et Bruno Pedroso. Carlos Bica, Mário Laginha, Carlos Zíngaro, Carlos Barreto, João Paulo Esteves da Silva et Mário Delgado sont clairement quelques-uns des noms les plus connus et importants du jazz portugais, ils ont donc été et sont toujours une source d’inspiration.
D’un autre côté, ces dernières années, même si quand j’étais enfant je les écoutais dans la maison de mon grand-père, des musiciens comme Carlos Paredes, Amália ou Zeca Afonso ont eu une grande influence sur moi. La profondeur et la vérité qu’ils mettent dans leur musique, ainsi que la beauté et la magie de leurs interprétations nous font frissonner et m’aident à réaliser ce que la musique est supposée être : le Feeling.
C’est ce que je recherche chez un musicien ou un artiste, quelle que soit sa nationalité.


Cet artiste a participé au 19PaulFort à :

> Un concert du quartet « Mario Costa – Chromosome », le 26 février 2023 avec Benoît Delbecq (piano), Bruno Chevillon (contrebasse) et Cuong VU (trompette)