Michel Butor
Écrivain
Michel Butor, né à Mons-en-Barœul en 1926, est un poète, romancier, essayiste, critique d’art et traducteur français, célèbre pour son roman La Modification (1957), ouvrage majeur du Nouveau roman, pour la part de son œuvre consacrée aux livres d’art, et pour ses travaux universitaires sur la littérature française.
Michel Butor a été professeur de langue française à l’étranger (notamment en Égypte) et professeur de philosophie à l’École Internationale de Genève dans les années 1950 après ses échecs à l’ agrégation de philosophie. Il commença une carrière universitaire comme professeur de littérature, tout d’abord aux États-Unis, puis en France à l’université de Nice et finalement à l’université de Genève jusqu’à sa retraite en 1991.
Il est connu du grand public comme romancier, et en particulier comme l’auteur de La Modification, roman écrit presque entièrement à la deuxième personne du pluriel (« vous »). Cette image de l’auteur est probablement injuste, dans le sens où Michel Butor a définitivement rompu avec l’écriture romanesque après Degrés, en 1960, avec la publication de Mobile en 1962.
Après avoir essayé dans ses premiers livres de concilier à la fois un certain détachement de la forme traditionnelle du roman et une volonté de représenter le monde contemporain, se rattachant ainsi au groupe du Nouveau Roman (Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon), il choisit des formes nouvelles expérimentales, à partir de Mobile, grand ouvrage fait de collages divers (encyclopédies américaines, descriptions d’automobiles, articles de journaux, etc.) pour essayer de rendre compte de la réalité étonnante des États-Unis contemporains.
Cette volonté d’expérimentation pour représenter le monde se retrouve dans tous ses ouvrages, qu’il s’agisse de récits de voyages (série Le Génie du lieu), de récits de rêves (Matière de rêves), ou de ses très nombreuses collaborations avec des peintres et des artistes contemporains (recueillis dans la série des Illustrations). Ce travail avec les peintres a peu à peu fini par constituer un nouveau plan de ses interventions littéraires par son approche « sur », « avec » puis « dans » la peinture. Le texte critique des débuts (pour mémoire sa première critique d’art consacrée à Max Ernst date de 1945) a fini par se trouver remplacé par une myriade d’ouvrages à tirage plus ou moins limité qui questionnent la notion d’œuvres croisées.
Il a ainsi collaboré avec un très grand nombre de plasticiens pour réaliser des livres-objets.
À partir de la fin des années 1950, Michel Butor a écrit des textes pour des pièces musicales d’Henri Pousseur (Votre Faust (1960-1968), Répons (1960-1965), Le procès du jeune chien (1974-1978), La rose des voix (1982), Déclarations d’orages (1989), Les leçons d’enfer (1991), Le Sablier du Phénix (1993), etc.).
Il a délaissé le genre du roman proprement dit depuis les années 1960. Outre l’écriture de nombreux essais, il pratique divers genres qui s’apparentent à la poésie.
En 2006 commence la publication de ses œuvres complètes en treize volumes par les éditions de la Différence sous la direction de Mireille Calle-Gruber.
En 2013, il reçoit le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
Il vit à Lucinges, un village de Haute-Savoie proche de Genève.
Cet artiste a participé au 19 Rue Paul Fort à :
Un concert-lecture dans le cadre de l’exposition « Amour des mots, amour des livres », le 10 avril 2016
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