LEVALLET Didier

Didier Levallet

Contrebasse

Il est des musiciens qui parcourent l’histoire du jazz en s’appropriant pleinement toutes les nuances de l’idiome. Et si leur pratique fait qu’à tel ou tel moment de leur carrière on les associe à telle esthétique, famille ou obédience, il demeure pourtant malaisé de les réduire à quelque appartenance que ce soit. Didier Levallet est de cette trempe ; fin connaisseur de l’histoire du jazz, tour à tour compagnon de route des gardiens du temple et des dynamiteurs de formes, il incarne à merveille ce qui fonde cette musique : une quête perpétuelle, entre fidélité aux sources et désir d’inouï. Cet état d’irréductible tension se donne à lire dans son itinéraire, qu’il s’agisse d’écrire pour grand orchestre (l’Orchestre National de Jazz, qu’il a dirigé) ou de se jeter à corps perdu dans les improvisations les plus folles.

Dans sa jeunesse il apprend à jouer du saxophone alto en autodidacte. Plus tard il étudie la contrebasse au conservatoire de Lille tout en suivant des études à l’École supérieure de journalisme. En 1969 il se rend à Paris où il joue notamment avec Georges Arvanitas, Siegfried Kessler, Ted Curson, Steve Potts, Mal Waldron, Johnny Griffin, Kenny Clarke, Slide Hampton. Freddie Redd et Hank Mobley.

En 1970 il fonde le quartette Perception, incluant Yochk’o Seffer, Siegfried Kessler et Jean-My Truong, avec lequel il jouera à l’étranger et sortira plusieurs disques. Il accompagne merveilleusement le poète Jacques Bertin Il crée en 1972 l’ADMI, Association pour le développement de la musique improvisée, qui publie plusieurs disques et organise des concerts.

Il se rend aux États-Unis en 1974, où il joue en concert avec Byard Lancaster. Il forme peu de temps après l’ensemble de cordes et percussions Confluence, groupe à la formation tournante (y joueront notamment Jean-Charles Capon, Denis Van Hecke, Philippe Petit, Christian Escoudé et Armand Lemal), qui sort plusieurs disques et organise des concerts jusqu’à sa dissolution en 1980.

Il s’intéresse à l’arrangement et à la composition et participe à diverses formations: un quintette (Jean Querlier, André Jaume, Jeff Sicard aux saxophones, et Jean-Claude Montredon à la batterie), un big band et, en 1978, un orchestre de cordes avec batterie, le Swing Strings System : Didier Lockwood (violons), Jean-Yves Rigaud (violons), Jean-Charles Capon (violoncelle), Denis Van Hecke (violoncelle), Christian Escoudé (guitares), Siegfried Kessler (claviers), Bernard Lubat (batterie), Didier Levallet (contrebasse, arrangements, direction), qui deviendra en 1989 le Super Strings System.

En 1981 il forme un trio de cordes avec Dominique Pifarély (violon) et Gérard Marais (guitare).

De 1997 à 2000, Didier Levallet prend la direction de l’Orchestre national de jazz pour trois ans. Dans son orchestre on peut trouver Ramon Lopez, Sophia Domancich ou Vincent Courtois.

De 2001 à 2010, il est le directeur de l’Allan, scène nationale de Montbelliard et, depuis 2008 directeur artistique du festival Jazz Campus en Clusinois qui remplace le festival de Cluny qu’il avait fondé en 1977.

Tout au long de sa carrière, outre les musiciens déjà mentionnés, il a collaboré notamment avec Steve Lacy, Pierre Aubert, François Couturier, Tony Coe, Chris McGregor, Gérard Buquet, Radu Malfatti, Marc Charig, Bernard Lubat, Michel Roques, Frank Lowe, Archie Shepp, Tony Oxley, Laurent Hoevaners, Manuel Denizet, Debora Seffer, Jean-Claude Asselin, Youval Micenmacher, Jacques Mahieux, Jac Berrocal, et de nombreux autres.

Il a enseigné le jazz aux conservatoires d’Angoulême, puis de Montreuil et la musique à la faculté de Poitiers. Coauteur, avec Denis-Constant Martin, d’un livre : L’Amérique de Mingus (éditions P.O.L.).


Cet artiste a participé rue Paul Fort à :

Un concert du Trio LMP (Levallet, Marais, Pifarély) le 22 septembre 2014.

> Lien vers le concert