CHAMPY Claude –

Claude Champy

Céramiste

Avec Champy, le geste est tantôt celui d’un peintre-potier, tantôt celui d’un peintre-sculpteur, car si les céramiques de Champy se rattachent effectivement au langage des potiers auxquels il a voulu dès ses débuts, volontairement, farouchement, appartenir, elles ont très vite excédé en force et en expression leur simple fonction, pour rejoindre les formes les plus vitales de l’art.
Claude Champy est de la génération des quelques rares céramistes qui, au début des années 70, ont créé une nouvelle esthétique dans la céramique française. Ils ont mis en œuvre la terre comme expression de soi, capteur du monde et mode de perception, et non comme dessein d’objets. La céramique de Champy est imprégnée du sens de la terre, du paysage, de la nature multiple, de ses calmes, de ses douceurs, de ses soulèvements et de ses colères, où la mer a sa part. Les pièces évoquent ici de troublants coquillages. Les panneaux, sur lesquels s’inscrit un mouvement ample et des traces parfois imprimées dans la terre, rappellent la dimension picturale essentielle du geste du céramiste.
Claude Champy, né en 1944, y a commencé sa formation en copiant l’une des pièces du musée, comme tous ses congénères de l’École des Métiers d’art (Hôtel Salé, Paris). Diplômé de cette école en 1968, il travaille à la chaîne dans une faïencerie avant de construire un premier four pour son propre compte, à Plaisir, près de Paris, où sa famille est implantée depuis plusieurs générations. Fin 1972, il quitte définitivement l’usine pour se consacrer entièrement à son propre travail. En 1975, sa première confrontation aux céramistes les plus connus de cette époque, à travers l’exposition 18 artistes et la terre (Saint-Rémy-de-Provence, Galerie Noëlla Gest), propulse Claude Champy sur le devant de la scène céramique française. La première exposition de la Galerie Sarver, à Paris, l’année suivante, lui est entièrement consacrée. La fidélité de ses galeristes et de ses collectionneurs le font rapidement passer du statut de jeune céramiste prometteur à celui de céramiste français parmi les plus en vue de sa génération. Ce statut est consacré par plusieurs expositions au Musée des Arts décoratifs de Paris, au Musée national de céramique de Sèvres, à la Galerie Capazza… Dès 1979, Champy expose régulièrement en Allemagne ; dans les années 1980 aux États-Unis et dans plusieurs pays d’Europe. En 1988, il reçoit le Grand Prix du Musée Suntory de Tokyo. Il noue à cette époque des liens durables avec des céramistes japonais. Il est aujourd’hui l’un des rares céramistes français reconnus à l’international. Le travail de Claude Champy est représentatif de celui de sa génération. Il témoigne d’une fascination pour le matériau céramique, d’une complicité avec la terre, d’abord amoureusement tournée puis au fil du temps de plus en plus malmenée, triturée, arrachée… Il est surtout l’un de ceux qui a poussé le plus loin le travail d’inventivité et d’expérimentation autour des émaux, ces substances qui font du céramiste un magicien démiurge. Chez lui, ils recouvrent parfois la terre en plusieurs couches épaisses, tout en la dévoilant en profondeur, jusqu’à donner ce sentiment d’objets géologiques intemporels. Le visiteur ne s’étonnera pas de rencontrer quelques « cratères », quelques « falaises » ou même de se croire devant des images de la Terre vue du ciel !

L’œuvre de Claude Champy est reconnue internationalement et lui a valu plusieurs grands prix prestigieux :
Musée des Arts décoratifs, Paris, Musée de la Céramique, Sèvres Musées de Darmstadt, de Stuttgart, de Frechen, Höhr-Grenzhausen. Musée du Centenaire, Bruxelles.
1988 : Grand Prix du Musée Suntory de Tokyo, Japon.
1997 : Premier Prix, Sydney Myer Fund, Shepparton-Art Gallery, Australie.


Cet artiste a participé au 19PaulFort à :
> L’exposition Le Jardin de Bomarzo du jeudi 4 mai au dimanche 21 mai 2017