RISSER Ève •


Ève RISSER

Pianiste

Née à Colmar, France, en 1982.
Après avoir épuisé toutes les ressources possibles de l’enseignement musical de Colmar et ses alentours (Diplôme de fin d’Études Musicales en flûte traversière, Piano et Musique de Chambre) et les collaborations possibles (groupe de musique irlandaise, médiévale, jazz, Djembé, orchestre symphonique), après avoir éprouvé tous les festivals du coin en long en large et en travers, Eve fit table rase de toutes ces années d’apprentissage dit« classique » pour se tourner vers des musiques qui doutent ou en tous les cas qui questionnent le présent.
« Les Musiques à Improviser ». Tel était l’intitulé du département fondé par Bernard Struber et son équipe au Conservatoire de Strasbourg ; Le Festival « Fruits de Mhère », fondé par Jacques Di Donato et Isabelle Duthoit qui rassemblait la plus créative des faunes musicale européenne des années 2000 ainsi que Jazz à Mulhouse, constituèrent la base sur laquelle Eve commença la fabrique de son propre chemin artistique.
À Strasbourg l’ouverture d’esprit du Conservatoire dirigé par Marie-Claude Ségard à cette époque permit à Eve de se nourrir d’Improvisations en tout genre avec notamment les classes de Raffi Ourgandjan (élève de Messiaen), de Stephan Oliva, de musique afro-cubaine ou de claquettes, mais aussi, de participer aux créations de compositeurs comme Sebastien Rivas, Adolfo Kaplan ou Yan Maresz. Tout en jamant avec Bireli Lagrene au piano bar et en participant au Big Band de techno acoustique avec Médéric Collignon et en créant son premier groupe avec la batteuse Yuko Oshima Donkey Monkey.
Eve passe son DEM de Musique à Improviser en rendant hommages aux femmes qui la marquent : Phoolan Devi, Carla Bley, Frida Kahlo, et en faisant chanter sa petite sœur de 11 ans sur un air de Brecht.
Elle quitte Strasbourg en validant un cycle de perfectionnement en hommage au Peuple d’Estonie. Elle écrit ce programme en réponse à une tournée d’un mois donnée en Estonie avec des musiciens de jazz, de musique médiévale et de death metal. Ce voyage fut un choc par ses rencontres, sa découverte du répertoire vocal estonien immensément vaste et porté essentiellement par des femmes, ses traditions, son étrange Histoire d’un peuple en quête d’identité et ses compositeurs inspirés comme Veljo Tormis pour n’en citer qu’un.
Eve entre ensuite au CNSM de Paris en Juin 2008 dans le Département Jazz et agrémente ses trois années d’études supérieures de standards de jazz, de cours d’histoire du Rock (avec Klaus Blasquiz), de Chant Grégorien, de Musique Indienne, d’Improvisation (avec Alain Savouray) de masterclasses avec Marc Ducret, Louis Sclavis, Archie Shepp etc, d’’un stage avec Charlie Haden et le Junior Liberation Music Orchestra. Elle écrit un concerto pour Guitare Barbie et Orchestre Symphonique qu’elle re-crée régulièrement avec d’autres orchestres en guise de performance/théâtre musical.
Elle clos ce chapitre par un échange au Peabody Institute de l’Université John Hopkins de Baltimore (USA) dans les classes de Michael Formanek, Gary Thomas, Tim Murphy et Jay Clayton. Pendant son séjour elle collabore beaucoup avec la scène expérimentale locale avec ses artistes talentueux et ses neuro – scientifiques qui fabriquent des instruments bizarres et intuitifs (John Berndt, Shelly Blake-Ploke, Peter Blaser, Audrey Chen, Paul Neidhart…).
Repérée à la remise des prix du Conservatoire de Paris, Eve est alors recrutée dans la nouvelle Équipe de France d’Orchestre National . L’orchestre collabora avec Billy Heart, John Hollenbeck, Benoît Delbecq, Erik Truffaz, Yaël Naïm, Rokya Traore.
Nourrie de tous ces voyages et activités entre-croisées Eve se recentre petit à petit sur ses proches collaborations (citées plus haut) et vers un travail en solo au piano préparé. Elle sort enfin Des Pas Sur La Neige sur le fameux label portugais Clean Feed en Avril 2014, en même temps que son grand orchestre foule l’immense scène du Moers Festival, avec en final 100 chanteurs venus de toute l’Allemagne.
Aujourd’hui, Eve se consacre à la recherche et au développement d’une musique personnelle à donner aux Autres. Pour cela, elle joue sur un immense terrain de jeu qu’elle nomme « White Desert Orchestra ». C’est là qu’elle puise l’énergie ludique et confrontante nécessaire au déploiement d’émotions larges et enveloppantes en communication avec le public. Eve tient aussi à mélanger le monde des musiques « créatives » parfois perçu et vécu comme isolé ou « entre-soi » avec le monde des « amateurs » comme les enfants, ou les grands choeurs qui rejoignent ses projets lors de performances. Celles-ci sont travaillées sur le terrain, localement où ont lieu les concerts. Inspiré de Nicolas Frize, ce travail sur « le lien » trouve une belle place dans son travail sans pour autant perdre en exigence artistique et tout en décuplant la part d’humain dans ses projets. L’idée d’un grand format en concert restant pour Eve Risser un moyen d’agrandir les émotions, comme l’artiste Fabienne Verdier lorsqu’elle augmente la taille des châssis de ses toiles, la taille de ses pinceaux .


Cette artiste a participé rue Paul Fort à :
> un concert du quartet The Sync (S. Hélary, F. Lonberg-Holm, E. Risser, M. Reed), le 24 avril 2018