Spectacle musical – « Colette et Ravel » [26 et 27 novembre 2022]

De g. à d. : Antoine Merlino, Hélène Fouquart, Emmanuelle Grangé, Octave Paye, Philippe Mercier

la Compagnie « Le loup dans la baignoire »
dans

Colette et Ravel

Deux représentations :
samedi 26 novembre à 20 heures 30

et dimanche 27 novembre à 15 heures


Comment deux êtres aussi différents ont-ils pu se rencontrer et tisser des liens si forts au point d’« engendrer » un opéra, lequel marquera son temps et renouvellera l’esprit de cette musique française, complètement dominée à cette époque par l’atonalité, le dodécaphonisme et l’École de Vienne – c’est-à-dire Schönberg, Berg et Webern ?

Texte : Pierre BRÉANT (> voir sa fiche)
Emmanuelle GRANGÉ : Colette (> voir sa fiche)
Octave PAYE : Ravel (> voir sa fiche)
Piano : Hélène FOUQUART (> voir sa fiche)
Son et Vidéo : Guy-Pierre COULEAU (> voir sa fiche)
Régie : Roland GIROMINI
Conception, réalisation : Philippe MERCIER (> voir sa fiche)

Du premier dialogue dans un salon de l’aristocratie à la création de L’Enfant et les sortilèges à Monte-Carlo, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Et ce pont, ce n’est pas celui du Loing à Saint-Sauveur-en-Puisaye, le bourg où Sidonie- Gabrielle Colette a vu le jour. Une « éclosion » s’est faite, aussi bien chez elle que chez son camarade, le compositeur Maurice Ravel.
La fleur, cueillie à l’âge de vingt ans, par ce qu’on pourrait appeler « un vilain Monsieur » est devenue la reine incontestée de l’atelier d’écriture qu’il a constitué. Mais Willy, découvreur de génie, s’en est attribué le talent et les  bénéfices. Et c’est sous son nom que paraît toute la série des Claudine. Ce ton franchement nouveau marque ce vingtième siècle débutant, comme en 1910 avec La Vagabonde, en 1913 avec L’Envers du Music-hall et surtout en 1920 avec Chéri. Colette, cette fois, est une femme libre qui a tout osé, qui a tout vécu, passant des amours interdites au compagnonnage avec un magnat de la presse, le baron Henry de Jouvenel, Naîtra une belle enfant qu’on nommera aussitôt Bel-Gazou.
C’est à ce moment que Jacques Rouché, le responsable du Théâtre des Arts sollicite Colette pour devenir librettiste. Ce coup de balai sur le lyrique correspond à merveille au cadeau qu’elle entend offrir à celle qui gazouille encore. Et ce sera « Divertissement pour ma petite fille » Pour ce sujet, Rouché voit en Ravel le compositeur idéal.
Maurice Ravel est un curieux personnage qui, de toute son existence, ne vivra que pour la musique au point qu’aucune liaison, qu’aucune histoire d’amour n’a traversé sa nébuleuse. La carrière qu’il s’est tracée doit beaucoup à un ami d’enfance, le pianiste Ricardo Vinès, et à des maîtres tels que Gabriel Fauré ou Edouard Chabrier « fils du caprice, ivre de rire et dansant de joie ». Il aime ce pourfendeur de l’académisme et l’en remercie d’avance, car le jury du Prix de Rome aura tout fait pour l’écarter, alors qu’à la même époque les gens sérieux n’auront d’oreilles que pour le Quatuor en fa, la suite Shéhérazade, Miroirs, le Tombeau de Couperin et Les Contes de ma mère l’oye.
Dans un premier temps, les événements politiques feront capoter le projet d’avec Colette. Ravel, conducteur de camion perdra même les quelques feuillets de l’argument dans la boue de Verdun. La Guerre de 14 terminée, d’autres obstacles piègeront leur collaboration (Colette très présente sur scène ; lui, débordé par les concerts). À cela, il faut ajouter l’extrême réserve de Ravel vis-à-vis des femmes, y compris de Colette… Et surtout de Colette ! En son absence, il modifiera le projet initial et, comptant sur l’admiration qu’elle lui porte, lui clouera le bec sans un mot. L’ensemble sera sa chose, n’y voyant toutefois aucune trahison. Car il considère que l’Œuvre, du début jusqu’à la fin, est imprégnée du parfum de Colette. Du parfum et de tous ses sortilèges. Pour lui-même en usera-t-il un jour ? Pierre Bréant

Deux représentations :

samedi 26 novembre à 20 heures 30
et dimanche 27 novembre à 15 heures

 

Œuvres de Maurice RAVEL (1875-1937) :

Prélude (1913)
Gaspard de la nuit, d’après les poèmes d’Aloysius Bertrand, 1908.
– Ondine
– Le Gibet
– Scarbo

Sonatine (1903-1905)
– premier mouvement

Opéra
-L’enfant et les sortilèges (extraits)
Fantaisie lyrique sur un livret de Colette (1873-1954)
Version Opéra de Lyon 1999
Mise en scène Philippe Sireuil
Direction musicale Louis Langrée

Photos du spectacle, par xavier Lambours :

Trois extraits, par Xavier Lambours :