RIGOULET Gilles •

Gilles Rigoulet

Photographe

Vit à Paris

Angleterre années 70-80- © Gil Rigoulet

« Il voulait devenir styliste automobile, rivaliser avec Pinafarina ou Bertone. Mais daltonien, il est devenu photographe.
L’énergie de Gilles est communicative : il collabore avec Henri Cartier-Bresson au Monde, il est aussi reporter pour Libération, Grands Reportages, Terre Sauvage, Géo… Il a le déclencheur sensible et la bougeotte. On l’envoie aux quatre coins du monde. Il le parcourt, sans se lasser, jusqu’à ce que le contemplatif finisse par supplanter le baroudeur. Le regard change et se tourne davantage vers les paysages, le corps et l’eau, les routes, l’intimité du quotidien.
Une sensibilité toujours en mouvement.
Qu’importe, ce qui compte, c’est l’intensité du regard, le désir d’avancer, de voir et de donner à voir. » Bernard Duran

L’Angleterre des années 1970-80 / 2017- Gil Rigoulet

Dans les années 1970-80, l’Angleterre, c’était la traversée de la Manche. Pas de tunnel à l’époque. Les ferries étaient souvent bondés. Plateau repas, avant-goût de fish and chips, alcool duty free…et rencontres, la traversée passait vite. Parfois, le mal de mer réunissait tout le monde sur le bastingage, et les plus malins mesuraient vite le sens du vent…

Les rituels de l’Angleterre étaient encore bien ancrés, mais depuis les années 60, le pays vit une “aventure culturelle “ inédite; l’accès de la jeune génération aux loisirs, à la consommation et à la culture de masse, la découverte d’une libertté nouvelle, de musiques nouvelles.
Je débarque en pleine période du Glam Rock, Punk-rock, Ska, New wave etc. La musique anglaise envahit le monde entier avec David Bowie, Kate Bush, The Clash, les Sex Pistols, Madness, The Cure…
Mais la décennie est également marquée par de graves difficultés économiques, politique, sociale favorisant l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en 1979.

J’avais 20 ans. La Grande-Bretagne m’attirait comme une planète lointaine. La rue en était la meilleure des vitrines et j’y plongeais mon appareil photo sans complexe.
Je commencais la photo depuis 75, j’apprenais à poser mon regard, à trouver la bonne distance, le bon moment… Je cherchais des mots-images, un langage à même de décrire cette société anglo-saxonne si contrastée et en transition.
Mes premières photos ont été prises en 1977 et ce, jusqu’à la fin des années 90.

Je voulais m’immerger dans ce pays, comprendre ce qui était figé et ce qui changeait. J’allais dans le detail, au plus près des situations, saisissais ce qui parfois nous échappe. Il faut aimer la nature humaine pour y consacrer tant de temps et il faut du temps pour comprendre ces vies subies, ces manières de transcender l’ordinaire, ces situations absurdes, mais aussi cette joie de vivre et cette révolte.

Si je m’immisçais dans la vie des autres, c’était pour mieux porter un regard tendre, piquant, intense, plein d’humour et d’amour. J’ai tout de suite été en proximité, au contact, présent avec les personnes que je photographiais. Il y avait une acceptation tacite, parfois un regard, un mot qui entraînait une connivence, mais la photo était déjà faite.
Je me glissais lucide et rapide dans les événements comme un courant d’air.

Cet été 2017, j’ai pris l’Eurostar et le tunnel, après 20 ans d’absence…. et entrepris de retourner sur les lieux que j’avais photographiés, saisir cette Angleterre de l’après « British Exit ».

Les images des années 70-80 sont en argentique – celles d’aujourd’hui également !
Je suis parti avec un Nikon FM2 titane et un objectif de 35 mm.
Le film est de la Kodak TriX développée par moi même.


Cet artiste a participé rue Paul Fort à :

> L’exposition « English Touch » du 22 novembre au 20 décembre 2017

> L’exposition « Jazz-Inédits » du 11 au 28 septembre 2014 > Lien vers l’exposition

> L’exposition « Transparence » du 4 au 22 avril 2013 > Lien vers l’exposition


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