TUSQUES François •

Francois Tusques

François Tusques

pianiste

« Un pianiste combattant de jazz, figure emblématique du free jazz européen et initiateur d’une world-music libertaire dans les années 70 ; un pianiste qui fait vivre avec lucidité, compréhension, amour, volonté, un souci aigu de la construction, cette musique intemporelle qu’est le jazz. »

François Tusques (né à Paris 1938) est un pianiste français de jazz. Il a eu une influence déterminante dans l’émergence de musiciens de free jazz et dans la dynamique de ce mouvement en France.
François Tusques quitte Paris pour la Bretagne, peu après sa naissance. Son père, le docteur et professeur Jean Tusques, est actif dans la Résistance française. Sa mère était chanteuse à l’Opéra de Paris avant sa naissance. Après une enfance marquée par des voyages en Afghanistan (son père participe à la création à Kaboul d’une faculté de médecine) et à Dakar, ses parents, de retour en métropole, lui donnent l’opportunité, dans les années 1950, d’assister à des concerts : des spectacles de chanteurs, tels Charles Trenet, mais aussi des musiciens tels Sidney Bechet jouant avec Claude Luter. Quelques années plus tard, il écoute de plus en plus de jazz dans les clubs, aux Trois Mailletz ou à la Cigale. Il y entend René Urtreger, puis achète un peu par hasard des 45 tours de Charlie Parker et de Bud Powell alors qu’il a 16 ou 17 ans. Il aborde la musique en autodidacte puis prend des cours au conservatoire. Il constitue un groupe de jazz à Nantes, sans avoir encore l’intention d’en faire son métier, et réalise de premiers concerts avec François Jeanneau, Luigi Trussardi et Michel Babault. Il doit ensuite effectuer son service militaire, qui le conduit en Algérie, pendant les événements5. Au retour de la guerre d’Algérie, dans les années 1960, il se lance sur la scène musicale, un peu par révolte de la société, circulant entre Nantes et Paris. Il joue à Nantes avec Bernard (Beb) Guérin, et retrouve régulièrement à Paris François Jeanneau, Bernard Vitet, Jacques Thollot, se produisant avec eux dans des clubs.
Une première génération de musiciens français de Free jazz émerge, les compagnons parisiens de François Tusques constituant des formations improvisées au gré des soirées avec Jean-Louis Chautemps, Jacques Di Donato, Michel Portal, Henri Texier, Jean-François Jenny-Clark, etc..Tout le monde joue avec tout le monde. En 1964, François Tusques se produit sur la scène du Théâtre de la Vieille-Grille avec Bernard Vitet, Jacques Thollot, mais aussi Aldo Romano. Le trompettiste américain Don Cherry joue également avec eux et exerce une grand influence sur leur évolution musicale.
Le 7 novembre 1966, François Tusques participe à une manifestation musicale à l’Alliance française, intitulée le « Manifeste de l’Avant-Garde » et réunissant Michel Portal, François Jeanneau, Barney Wilen, Jean Vern, Alain Tabar-Nouval, Jean-Marie Dariès, Michel Ripoche, Jacques Thollot, Aldo Romano, et Eddie Gaumont.
Après mai 1968, il introduit des textes dans ses concerts et accompagne également des chanteurs engagés tels Colette Magny. Les musiciens français côtoient des musiciens américains de passage en France : Archie Shepp, Max Roach, mais aussi Sunny Murray avec qui il joue. Dans les années 1970, le Free jazz semble dans une impasse.
François Tusques crée l’Intercommunal Free Dance Music Orchestra, qui réunit des musiciens de toute origine. Cette formation se veut moins élitiste que les groupes de Free jazz, elle veut faire danser et retrouver une dimension populaire. François Tusques veut également retrouver un certain cosmopolitisme, ouvrant le répertoire de la formation aux musiques africaines, aux chants révolutionnaires français, espagnols, chiliens, portugais, et aux musiques régionales, basques ou bretonnes. Il joue ainsi en 1971 avec le groupe Diaouled Ar Menez et en 1979 avec Jean-Louis Le Vallégant. Il se produit dans des lieux de lutte, des usines en grève et dans des foyers pour immigrés et créée un collectif Le temps des cerises qui auto-produit les enregistrements.
Dans les années 1980, François Tusques participe au festival de Chantenay-Villedieu créé par l’association Chantenay Jazz & images et notamment Jean Rochard, à l’origine d’une maison de disque, nato. À Chantenay, François Tusques joue avec Jacques Coursil et Jean-Jacques Avenel. Il enregistre ensuite deux disques consacrés aux poèmes de Federico Garcia Lorca. Il enregistre également la musique de Génération, un film documentaire de Daniel Edinger sur les événements de mai 1968. Il forme ensuite un trio avec Denis Colin, et Noel McGhie.
Juin 2013 : François participe à 7 festivals aux U.S.A. et au Canada en 10 jours, dans l’orchestre de William Parker (basse) avec Hamid Drake (batterie) Kidd Jordans (ténor) et Louis Sclavis (clarinette basse) : Montreal, New york, Columbus, Chicago, Seattle, Vancouver et Ottawa.
Juillet 2013 : invité par le saxophoniste suédois Mat’s Gustafson au festival de Nickelsdorf en Autriche.


Cet artiste a participé rue Paul Fort à :

Un concert « Le chant du Jub Jub » avec Dominique Fonfrède, Itaru Oki et Claude Parle, le 7 juillet 2016.
> Lien vers le concert

Un concert « 2 pianos Steinway, 3 pianistes » avec Françoise Toullec et Eric Zinman, le 5 novembre 2014.
> Lien vers le concert

Un concert du Trio François Tusques (piano), Mirtha Pozzi (percussioniste), Pablo Cueco (multi instrumentiste) : « La météorologie du Tout monde, selon les désirs d’Edouard Glissant », le 5 juillet 2014.
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