Alexandre Ivanovitch Iyas (1869 – 1914)
Photographe
Né à Lovisa, Finlande, faisant partie à l’époque de l’Empire Russe.
1891
Diplomé de l’Ecole d’Officier de Hamina, s’inscrit au Régiment Lithuanien des Gardes du Tsar à Varsovie.
1898
Apres 3 années d’études à l’Ecole des Langues Orientales du Ministère des Affaires Etrangères à St Petersburg il devient Capitaine d’Etat Major au quartier général de la 2e armée du Turkestan à Ashkhabad.
1901
Affecté à la tête du ‘Cordon Sanitaire’ dans le Khorassan Persan près de la frontière afghane.
1912
Nommé consul au Kurdistan Persan sur la frontière de l’Empire Ottoman.
1914
Assassiné et décapité lors de l’invasion de la Perse occidentale par les troupes Turques « aidées » des tribus Kurdes.
Alexandre Iyas était un photographe amateur qui prenait des clichés pour documenter ses voyages et ses rencontres. Sa connaissance des langues locales et sa passion pour l’ethnographie se reflètent dans ses images. Alors que d’autres photographes contemporains travaillant dans la région, produisaient des images romantiques dans un style « Orientaliste », les photos d’Iyas transmettent une authenticité documentaire beaucoup plus moderne.
John Tchalenko, Octobre 2012
Alexandre Ivanovitch Iyas, officier du tsar, dans le Régiment lituanien, était arrivé en Perse en 1901, dans la petite ville de Turbat-i Haydari près de la frontière afghane. Il possédait plusieurs caméras, y compris le Kodak Panoramique qui permettait de prendre des images grand angle (142°).
En tant que chef responsable du Cordon de quarantaine sanitaire sa mission était de veiller à ce que la peste bubonique ne soit pas introduite en Russie par des caravanes commerciales en provenance de l’Inde britannique. Mais les Britanniques étaient convaincus que cet officier Russe n’était là que pour recueillir des renseignements.
En 1912, il fut nommé consul à Soujbulak, une ville kurde au sud du lac Urmiyeh près de la frontière ouest de la Perse et de la Turquie. Tout au long de ses années en Perse il a photographié de façon remarquable les lieux, les gens et les événements.
Ce sont des documents exceptionnels vus à travers l’objectif d’un officier russe sur cette période qui a précédée la guerre, le « Great Game »- la rivalité entre l’Angleterre et la Russie pour la domination de l’Asie centrale.
Iyas était aussi un linguiste distingué et parlait couramment le persan, kurmandji et turc, et ses photographies traduisent une approche instinctive « orientaliste » très en avance sur son temps.
La découverte de la collection de photographies de Perse 1901-1914 d’Alexander Iyas ainsi que ses notes et mémoires sont des archives très importantes, des documents sur l’histoire sociale du Nord de la Perse pendant une période très critique et mouvementée de l’histoire du pays. Iyas a été assassiné lors d’une des premières manifestations de la Première Guerre mondiale sur le front du Moyen-Orient. Cependant, par un ensemble de circonstances tout à fait remarquable, ses négatifs, dont certains ont été récupérés sur un officier turc tombé au cours de la bataille de Tabriz en 1915, et d’autres éléments d’archives ont été récemment redécouverts.
John Tchalenko , à partir de ces documents, a écrit un livre fascinant : « Images from the EndGame » John Tchalenko a voyagé en Iran en tant que sismologue, où il a retrouvé les traces d’Alexandre Iyas., Il découvre dans les archives du Foreign Office que Iyas était son grand-oncle.
John Tchalenko est actuellement maître de conférences en dessin et sciences cognitives à l’Université des Arts de Londres (>voir sa fiche).
Ce photographe a été présenté par le réalisateur John Tchalenko (>voir sa fiche) lors de l’exposition « Rêves d’Orient » du 10 au 28 octobre 2012.
Photos